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plutôt desserte ou pupitre?

  • pascaledesenarclen
  • 11 nov. 2024
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 nov. 2024

Le pôle CFA de Villemandeur occupe une ancienne concession BMW. D’abord investie par les élèves en apprentissage automobile, le bâtiment accueille désormais aussi des BTS en vente, gestion ou management.


Deux formats d’apprentissage cohabitent et forment un grand écart sensoriel entre vrombissements et silence. Cet agencement influence directement la manière dont se nouent mes premiers liens avec les élèves.


Au sein des ateliers, les bruits sont constants, les odeurs fortes, tous les sens sont sollicités. Y a des trucs qui coulent, qui crissent, des étincelles, les êtres humains sont fondus dans la masse technique, les sons des voix ne sont que secondaires et sans le corps en interaction avec les machines, les outils, rien ne se passe.



Le paysage est ponctué de dessertes mobiles, d'établis, on serpente entre les écrans de diagnostics, les voitures sur-élevées, les morceaux de carrosserie. Un chaos bien rôdé et organisé, car on surélève des mammouth mécanisés bien plus forts que la somme des personnes présentes et le manque de concentration peut tout simplement écraser quelqu'un.


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C'est-là que mon QG est basé. Je m'affaire comme les élèves à mes propres activités et j'observe leurs manières de faire, sans avoir de temps officiels ensemble. C’est en fonction des affinités, des curiosités mutuelles que nous pouvons nous rencontrer par le biais d’un moteur à enlever, de sièges à démonter ou d'ailes à poncer.


Chaque semaine, il s’agit d’élèves différents que je ne verrai que durant quelques jours. Les enseignants, Sebastien, mais aussi Thomas jouent un rôle essentiel en mettant leurs élèves à disposition sur des actions concrètes. Sans eux, je resterais une simple voisine étrange qui bidouillerait des trucs avec plus ou moins de dexterité.


Du côté des salles de classe, le cadre est très différent. On déambule entre deux rectangles conçus à l’intérieur de l’ancienne halle d’exposition. Chaque salle de classe est habillée de murs blancs, d'une ou deux fenêtres, de chaises, de pupitres, d'un écran et d'un bureau pour l’enseignant-e. On sait où aller non pas en fonction du véhicule sur lequel on travaille, mais en suivant le nom des salles, de Wall Street au Mens.


Il n'y a pas de turbo ou de pare-choc pour attirer le regard. On voit par les petites fenêtres des élèves assis, un-e enseignant-e et un écran sur lequel est déployée l’information. On ne perçoit pas de danger immédiat en cas de manque de concentration. Le corps est sollicité de manière drastiquement différente, car la règle c'est plutôt l'immobilité et moi je trouve que le défi est élevé pour les enseignant-es comme pour les élèves.



De ce côté-là, pas d'espace à moi, mais une rencontre hebdomadaire avec 17 élèves en première année de BTS management. Chaque lundi durant 6 semaines on doit construire ensemble des récits, formes de pièces sonores qui seront restituées à la médiathèque de Montargis.


Ce projet n’a rien à voir avec leur parcours d’apprentissage ou leurs compétences techniques. Ce que je vais leur apprendre ne va pas impacter leurs études ou leur futur professionnel. C'est pourquoi, il faut trouver comment se rencontrer au sein de ce white cube scolaire... to be continued....


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